Sur les traces de l’industrie minière et sidérurgique
Dans les paysages du Pays-Haut et de la vallée de la Fensch
Le Pays-Haut et la vallée de la Fensch ont été au premier plan des révolutions industrielles lorraines. Dès le milieu du XIXe siècle, les grandes lignées de maîtres de forges dont la plus connue, la famille de Wendel, ont été les fondateurs et propriétaires de nombreuses mines et usines sidérurgiques. Avec la construction massive de cités ouvrières, ils ont été à l’origine d’une urbanisation très rapide de nombreux territoires ruraux. Mais dès les années 1960, le minerai lorrain est devenu moins compétitif sur le marché mondial et les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont généralisé une crise de la sidérurgie devenue irrémédiable en Lorraine.
Le passage d’une période de forte croissance à une brutale cessation d’activité a engendré des villes fragmentées, composées d’entités distinctes, entre centres anciens, cités ouvrières et friches industrielles. Dans les années 1980, une vaste politique de reconversion de ces sites a conduit à la démolition de leurs équipements et au pré verdissement des friches, fabriquant de grands vides à reconquérir dans les communes.
Quelques rares exceptions ont été préservées, souvent à l’initiative d’associations locales, qui ont su trouver un équilibre entre contraintes économiques et devoir de mémoire. Ces opérations de sauvegarde ont contribué à la prise de conscience et la définition, au sens large, du patrimoine industriel.
Ce parcours propose la découverte de l’héritage industriel du Pays-Haut (Mancieulles, Briey) et de la vallée de la Fensch (Fameck, Herserange) à travers la lecture de leurs paysages, et l’illustration d’une variété de stratégies de reconversion.
Départ : Mancieulles
Arrivée : Herserange
Mode de transport : automobile
Distance : 73.5 kilomètres
Durée : 2 heures
Les étapes de cet itinéraire :
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Etape A
Ancien carreau de mine de Saint-Pierremont et cités ouvrières (Mancieulles - 54)
Carreau de la Mine
L’itinéraire débute par la cité minière de Mancieulles où l’on appréciera la variété et la qualité du patrimoine issu de l’activité de la mine de Saint-Pierremont : équipements publics prestigieux, multitude de parcs, places et jardins, maisons ouvrières ordonnancées, entre autres. En empruntant l’ancien chemin des mineurs, le visiteur comprendra mieux l’organisation générale de l’ensemble depuis les hauteurs. A quelques centaines de mètres, le carreau de la mine est encore lisible, bien que les chevalements aient été démantelés. Les anciennes halles et les bureaux ont retrouvé une seconde vie par le biais d’activités culturelles et ludiques : théâtre, centre équestre, serres tropicales et gîte.
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Etape B
Cité Radieuse (Briey - 54)
1, avenue du docteur Giry
Dans un contexte de relance de l’industrie minière et du Baby-Boom des années 1950-1960, le Pays de Briey voit sa population rapidement augmenter. En réponse, ce monumental immeuble de plus de 300 logements est bien loin du modèle des cités ouvrières d’antan. Les constructions industrielles ont largement influencé la conception architecturale techniciste et fonctionnelle de le Corbusier. Simplicité des formes et production en série pouvaient selon lui également s’appliquer à l’habitat. Les éléments de béton préfabriqués des loggias répondent à ces principes proches de la standardisation en usine. Aux alentours de Briey, on pourra observer d’autres typologies d’habitat ouvrier à Moutiers, Auboué, Homécourt et Joeuf.
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Etape C
Parc du haut fourneau U4 (Uckange - 57)
Rue des Jardin des Traces
Le parcours se poursuit dans la vallée de la Fensch dont le paysage est encore marqué par l’industrie sidérurgique. Les six hauts fourneaux d’Uckange couvraient autrefois 77 hectares. Après un siècle d’activité, cette emprise risquait de laisser un grand vide tant spatial qu’économique. La reconversion du site, ouvrant au public dès 2007 la découverte de l’unique haut-fourneau conservé et d’un parc urbain support d’activités culturelles et artistiques, se poursuit jusqu’à l’horizon 2030 avec un ambitieux projet d’aménagement intégrant également le tissu urbain alentour.
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Etape D
Cité Fillod (Fameck - 57)
Rue des Lilas / Rue des Violettes
A l’instar des usines, l’habitat ouvrier a connu ses propres évolutions, influencées par l’industrialisation croissante des matériaux de construction dès le début du XXe siècle. De la cité ouvrière traditionnelle aux petits collectifs postérieurs à 1945, il s’est conformé à la production en série. Ainsi, la cité de Fameck comprend plusieurs configurations et typologies de maisons ouvrières innovantes. Elles sont constituées de panneaux préfabriqués en acier conçus par le constructeur Ferdinand Fillod. Ce système a été par la suite abandonné du fait de l’augmentation du coût de l’acier et de sa mauvaise tenue à la corrosion.
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Etape E
Viaduc autoroutier (Hayange - 57)
Autoroute A30
D’Uckange à Nilvange, l’autoroute A30 longe les nombreux sites sidérurgiques qui ont façonné le visage industriel de la vallée de la Fensch, dont les hauts-fourneaux d’Hayange qui se sont éteints en 2011. L’industrialisation intensive du « Pays des Anges » au cours du XXe siècle s’est accompagnée d’une forte urbanisation et du développement des réseaux de transports ferrés et routiers. Destiné à décongestionner la ville d’Hayange, un viaduc de béton de 40 mètres de haut enjambe des quartiers d’habitation aux maisons basses et éparses, provoquant un rapport d’échelle plus qu’étonnant. Cette halte à Hayange est l’occasion de découvrir les trois hauts-fourneaux restant de l’ensemble Patural, exploités à ce jour par Arcelor-Mittal, ainsi que l’Hôtel de la Communauté d’agglomération du Val de Fensch, qui n’est autre que le château de la famille de Wendel réhabilité.
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Etape F
Musée des Mines de Fer d'Aumetz (Aumetz - 57)
Rue du carreau de la mine
Grâce à l’initiative d’une association d’anciens mineurs, la machine d’extraction et le chevalement de la mine Bassompierre ont pu être sauvés peu de temps après sa fermeture en 1984. Ne bénéficiant que de moyens limités, la requalification de l’ancien carreau de mine a été répartie entre un musée, une zone artisanale et de nouveaux lotissements. Le chevalement, véritable belvédère sur le territoire accessible aux visiteurs, offre des vues privilégiées sur les étendues de maisons ouvrières, la Cité Radieuse de Briey et l’église de Crusnes.
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Etape G
Eglise Sainte-Barbe (Crusnes - 54)
Cité de Crusnes
Dans un but d’autonomie, les cités ouvrières possédaient généralement leurs propres équipements publics. À Crusnes, ces nouveaux quartiers se sont développés à l’écart du vieux village, autour de l’église Sainte-Barbe, patronne des mineurs. Entièrement conçu en éléments métalliques préfabriqués, ce bâtiment de la fin des années 1930 est le fruit de la collaboration entre les architectes de la société Wendel et le constructeur Ferdinand Fillod. En proposant un principe constructif facilement transportable et rapide à monter, l’entreprise espérait de nouveaux débouchés pour sa production d’acier via l’exportation de ce modèle dans les colonies. Prototype qui était autrefois destiné à être démonté, l’église Sainte-Barbe a été rénovée et est classée au titre des Monuments historiques.
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Etape H
Résidence des Grands Bureaux de Senelle-Maubeuge (Herserange - 54)
56, avenue Hyppolyte d'Huart
Le parcours s’achève avec la restructuration des 140 hectares occupés autrefois par l’usine métallurgique Senelle-Maubeuge en un terrain de golf. La Communauté de Communes a en effet choisi le parti dans les années 2000 d’investir dans les activités de loisirs de standing. Le bâtiment des bureaux et la cuve d’un ancien haut-fourneau, échouée sur le green, sont les derniers témoignages de l’usine disparue. L’imposant édifice d'inspiration Art déco s’élevant devant la vallée accueille aujourd’hui des logements luxueux.