Dans la perspective de prolonger l'autoroute A30 jusqu'à Longwy, la décision de construire un viaduc autoroutier au dessus de la ville de Hayange est prise dès 1959. Il s’agit également de décongestionner la ville d'un trafic routier devenu trop important. Promis par le président de la République Georges Pompidou le 14 avril 1972, ce prolongement entre alors dans une phase active. Financée à hauteur de 85% par l’État, cette portion d’autoroute bénéficie d’un versement complémentaire du Département de la Moselle. L'appel d'offres pour le viaduc est lancé en 1975, pour un début des travaux de construction en 1976. Le chantier dure plus de trois années et présente de nombreuses difficultés du fait de la densité de l’urbanisation et de sa situation à flanc de colline. D’importants travaux de terrassement dans des sols parfois difficiles sont engagés, nécessitant le déblaiement d’environ 1.400.000 m3 de terre et un remblai de 843.000 m3. Le viaduc ainsi que les 6,5 kilomètres d’autoroute reliant Fameck à Knutange sont inaugurés et mis en service le samedi 12 avril 1980.
En son point le plus élevé - au-dessus de la rue Poincaré, le viaduc de Hayange culmine à 40 mètres de haut. Etabli sur une double poutre-caisson construite par encorbellements successifs, son tablier de près de 415 mètres de long surplombe la cité du haut de ses cinq double-piliers. Il compte quatre travées de 80 mètres de longueur et deux travées de rives de 38 et 48 mètres. L’ouvrage d’art a été réalisé en béton précontraint plutôt qu'en métal, dont le coût estimé était deux fois plus onéreux. Par sa silhouette monumentale, cette infrastructure autoroutière est extrêmement présente dans le paysage hayangeois ; ses piliers massifs prennent racine entre les habitations, créant un rapport d'échelle impressionnant.
BOURGASSER Alphonse, Hayange au fil des ans, Imprimerie Klein, 1985.
Depuis 1980, le viaduc autoroutier surplombe le cœur de Hayange. Conçu notamment pour désenclaver le centre de la ville, l'ouvrage impressionne tant par sa taille que par la complexité de son insertion urbaine. Si la confrontation avec les habitations préexistantes s’avère parfois rude du fait d’une considérable différence d’échelle, le viaduc a fini par imposer sa silhouette au sein de la cité. Il y est ainsi devenu l’un des équipements les plus singuliers et caractéristiques.
Dernier quart du XXe siècle (1975-2000)
- Ministère de l'Equipement, des transports, du logement, du tourisme et de la mer (Construction)
- Direction Interdépartementale des Routes (DIR) Est (Gestion, entretien)
- Direction Départementale de l'Equipement de la Moselle
- Europe Etudes (Bureau d'études structure)
- Bernard CAMPENON (Entreprise de construction)
