Construite entre 1965 et 1967, l’église du Wiesberg ponctue la première phase de construction de la Cité du Wiesberg réalisée par Emile Aillaud à partir de 1959. La conception de l’église, comme celle du groupe scolaire Louis Houpert, est prévue dès le plan projet de telle sorte que le quartier puisse fonctionner de manière autonome.
Selon Dominique Lefrançois et Paul Landauer, Emile Aillaud défend une conception de l’architecture conçue comme un tout, où architecte et artiste, en l’occurrence le peintre Fabio Rieti, « se rejoignent autour d’un même idéal de démocratisation de la culture et de la spiritualité ». Les premières esquisses du projet datent de 1964. Les travaux, principalement réalisés par l'entreprise générale Celentano, débutent en 1965 et s'achèvent deux ans plus tard. A l'instar de la Cité du Wiesberg, l'église a également reçu le label " Patrimoine du XXe siècle "en 2013.
Emile Aillaud choisit un site stratégique pour l'église : implantée en contrebas de la place commerciale du Wiesberg, elle se situe à proximité de l’avenue de l’Europe, l'épine dorsale du quartier. Associée à une volumétrie singulière en spirale, l’utilisation de la brique contraste avec le béton des panneaux préfabriqués des immeubles voisins permettant d'identifier clairement le lieu de culte.
La conception labyrinthique, chère à l'architecte, s'exprime dans le plan de l'église, se développant selon un principe spiralé construit par un haut mur de 200 mètres de long. En s'enroulant et se déroulant, il façonne les contours de la nef de l'église et de la chapelle de semaine, toutes deux de forme ovale. Entre leurs volumes s'insère un escalier en pas d'âne rappellant le chemin de croix, selon l'architecte. Il conduit le visiteur vers l'intérieur dans une ambiance emprunte de mystère et dessert la sacristie, la salle paroissiale, ainsi qu'un jardin clos propice au recueillement.
Les poutres de la charpente, en bois lamellé-collé pour libérer l'espace de la nef, rayonnent en forme d’étoile à partir du noyau maçonné central accueillant le baptistère. La lumière naturelle est minutieusement travaillée avec des prises de jour indirectes et zénithales. Le baptistère, l’autel de la chapelle de semaine et la sacristie sont éclairés par des puits de lumière couverts de coupoles en plexiglas.
Par une mise en peinture des briques, le travail plastique de Fabio Rieti pare le corps cylindrique de la sacristie de fines spires colorées de noir et de blanc.
AILLAUD Emile, Désordre apparent, ordre caché, Paris : Fayard, 1975.
DHUYS Jean-François, L’Architecture selon Émile Aillaud, Paris : Dunod, 1983.
LEFRANCOIS Dominique, LANDAUER Paul, Emile Aillaud, Paris : Infolio, coll. « Carnets d’architectes », mars 2011, 192 p.
JOLY Pierre, « Émile Aillaud. L’église de Forbach », L’Œil, n° 158, fév. 1968, pp. 20-23.
« L’église Notre-Dame : un centre spirituel au cœur de la cité du Wiesberg », exposition 1945-1975 en Meurthe-et-Moselle : Églises en quête de modernité, Service d'architecture et du patrimoine de Meurthe-et-Moselle/Archives modernes d'architecture lorraine, 2012.
http://archiwebture.citechaillot.fr/rech/libre/resultats?q=forbach&inv=true&fond=true
Construite entre 1965 et 1967 au cœur de la Cité du Wiesberg à Forbach, l'église Notre-Dame appartient à la composition du quartier réalisé par l'architecte Emile Aillaud. Seul édifice religieux dont il est l'auteur, l'église matérialise sa définition d'un lieu propice à l'élévation spirituelle où pénombre et simplicité spatiale sont indissociables. Elle se démarque des immeubles voisins par sa peau de briques souple invitant le visiteur à entrer humblement en suivant le développé de sa forme spiralée.
Pour cette réalisation également, l'artiste Fabio Rieti a apporté son savoir-faire de coloriste.
Label Patrimoine du XXème siècleReconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Commune de Forbach
- Association culturelle pour la construction de l'église du Wiesberg
- Émile AILLAUD Architecte
- Fabio RIETI (Coloriste)
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