La Société des Charbonnages de Faulquemont s'installe en 1920 sur un territoire jusque-là dédié aux activités agricoles. En 1930, deux premiers puits sont foncés à plus de 500 mètres de profondeur pour extraire la houille. Fait rare, l'entreprise ne confie pas la conception de l’ensemble bâti à un ingénieur mais à un architecte, Léon-Joseph Madeline. Noyées durant l’occupation allemande, les installations ne sont remises en état qu’en 1942. Quatre ans plus tard, le groupe d’exploitation Faulquemont-Folschviller est fondé suite à la nationalisation des mines de charbon. A son apogée en 1958, le site emploie plus de 2 500 personnes. Dès les années 1960, l’activité charbonnière régresse jusqu'à son arrêt en 1974. Le carreau de Faulquemont est l’un des premiers sites cessant son activité dans le bassin houiller.
Le processus de reconversion du site est entrepris dans les années 1980 par le District Urbain de Faulquemont, grâce notamment à l’acquisition foncière et aux premiers travaux d'aménagement paysager réalisés par l’Etablissement Public Foncier de Lorraine (EPFL) en 1989. Le démantèlement des deux chevalements, puis des salles des machines, soulève de vives réactions et motive une campagne de sauvegarde. Les études et les travaux de réhabilitation sont engagés aux alentours de 1994. Les trois corps de bâtiment conservés sont aujourd'hui occupés par des activités à dominante économique, dont deux organismes de formation. Celui dédié initialement aux mineurs accueille le "Conservatoire Automobile Léon-Joseph Madeline", musée dont les travaux s'achevèrent en 2012 avec le concours de l'agence d'architecture intérieure Graphe.
Le site, s'étendant initialement sur 160 ha, s'organisait en trois zones : l’administration située à proximité de l’entrée des ouvriers, le lieu de production d’énergie et celui d’extraction/traitement du charbon. Seuls les trois corps de bâtiments de la partie administrative ont été conservés.
Les massifs volumes de briques subsistants sont représentatifs de l’unité et de la grandeur architecturale passées. Une large allée met en scène l’arrivée du visiteur au pied des anciens bureaux. Le bâtiment est composé d’une tour centrale de six étages, flanquée de deux ailes à la symétrie parfaite. L’implantation de la tour renforce l’axe de symétrie central ordonnant la composition d'ensemble du site. Au-delà de cette imposante muraille, une vaste cour d’entrée offre le recul nécessaire pour apprécier l'ampleur du site. L'implantation symétrique des volumes latéraux confère un caractère cérémonial à l’allée centrale menant autrefois à la zone de production d’énergie. A son extrémité, un axe perpendiculaire rejoignait la zone d’extraction. Dans cette organisation rigoureuse, chaque bâtiment déploie sa propre composition de façade, selon son usage et sa position hiérarchique. A titre d'exemple, celui accueillant les mineurs (aujourd’hui reconverti en conservatoire automobile) se distingue par ses meneaux en béton cylindriques et ses allèges de baie aux formes courbes au niveau de l’entrée. Les bâtiments dédiés à la production, aujourd'hui détruits, se caractérisaient par des volumétries plus épurées et soulignées par de longs bandeaux vitrés, se rapprochant plus du style de l'école d'art allemande du Bauhaus.
Le hall d'entrée des anciens bureaux du siège, accueillant aujourd'hui le centre de formation Raymond Bard, est orné d'une fresque murale composée de cinq panneaux représentant des scènes de la vie des mineurs. Œuvre du peintre Charles Garry, elle magnifie leur travail.
L'architecte Léon-Joseph Madeline a su créer un ensemble dont la grande cohérence permet d’unifier le programme diversifié du groupe d’exploitation charbonnière de Faulquemont. Elle s’appuie sur l’application d’une composition symétrique à l’échelle du site, immédiatement perceptible dans l’implantation des bâtiments. Celle-ci met en valeur les façades sobres et ordonnancées des constructions de briques, dont le dessin est inspiré par certains principes du Mouvement moderne.
Reconverti, l'ensemble accueille aujourd’hui deux centres de formation, un musée et des activités économiques.
Label Patrimoine du XXème siècleEntre-Deux-Guerres (1918-1939)
Dernier quart du XXe siècle (1975-2000)
- Société des Charbonnages de Faulquemont
- Houillères du Bassin de Lorraine (HBL)
- District Urbain de Faulquemont (Réhabilitation/Conservatoire Automobile)
- Léon-Joseph MADELINE Architecte
- Agence Graphe Architecture intérieure/Conservatoire Automobile
- Etablissement Public Foncier de Lorraine (EPFL) (Travaux d'aménagement paysager)
- Charles GARRY (Artiste peintre)
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