L’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Verdun est construite entre 1963 et 1965 au cœur la ZUP de la Cité Verte, un quartier de logements collectifs réalisé entre 1957 et 1962. Les plans sont confiés à l’architecte et ingénieur Jean-Louis Fayeton (1908-1968), architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux et concepteur de la Cité Verte.
Architecte agréé par le MRU pour la Moselle en 1951, c’est à ce titre qu’il s’investit dans la reconstruction de l’appareil industriel détruit et dans la conception d’ensembles de logements. En Moselle, il est ainsi l’auteur de plusieurs bâtiments industriels (Grosbliederstroff, Centrale pour les Houillères du Bassin de Lorraine, 1949), équipements (Carling, Poste-Bureaux pour Électricité de France, 1951) et ensembles de logements individuels (Freyming-Merlebach, Cité d’ingénieurs pour les Houillères du bassin de Lorraine).
Fort de ces expériences, Jean-Louis Fayeton se voit naturellement confier par les Houillères du bassin de Lorraine le projet d’une ZUP pour Verdun, destinée à répondre aux besoins grandissants de la population ouvrière. En effet, la cité verdunoise connaît au sortir de la guerre de profondes mutations liées à l’expansion de son industrie. Cette relance économique, initiée dès la Libération, s’accompagne d’une intense croissance démographique : la commune voit sa population presque doubler entre 1946 (où l’on recense environ 14600 habitants) et la fin des années 1960, où la population avoisine alors les 22000 habitants.
En 2015, l’église reçoit le label « Patrimoine du XXème siècle ». Sans incidence juridique spécifique, cette mesure permet néanmoins de mettre en lumière la valeur de cette église, comme édifice témoin d’une période enthousiaste de l’histoire de l’architecture religieuse des années 1960 à Verdun, et plus largement en Lorraine.
Profitant de l’ouverture à la modernité de l’institution ecclésiastique qui marque les années 1950 et 1960, Jean-Louis Fayeton conçoit un édifice monumental dont l’esthétique générale contraste avec la linéarité du tracé des immeubles alentours. Le programme de l’église, défini par Monseigneur Boillon, alors Evêque de Verdun, correspond davantage à la réalisation d'un centre paroissial plutôt que d'une église au sens traditionnel du terme : il comprend une église d'une capacité d'environ 600 places, une sacristie, un presbytère et des salles de catéchisme.
L’ensemble, sur deux niveaux, se développe à partir d’un plan ovoïde, qui assure une visibilité optimum de l’action liturgique tout en évitant l’éloignement des fidèles par rapport à l’autel qu’impose un plan traditionnel basilical ou en croix latine.
Un mur en béton, laissé à l’état brut de décoffrage, constitue l’enveloppe extérieure de l’édifice, dominé et flanqué par un clocher indépendant en forme de spirale.
Face au chœur vient s’inscrire une tribune semi-circulaire et les fonts baptismaux, contenus dans un volume cylindrique.
Les volumes épurés sont mis en valeur par un décor minimaliste, jouant sur l’esthétique du béton brut rythmé par les empreintes du coffrage. Le plafond, recouvert de lattes de bois, suit la forme d'une coque inversée, en référence à l'architecture navale. L’église bénéficie d’un éclairage naturel grâce à un bandeau de lumière continu, généré par le décollement de la toiture par rapport aux murs extérieurs.
La Manufacture du Patrimoine, " Eglise paroissiale Sainte-Jeanne-d'Arc", dossier de labellisation "Patrimoine du XXème siècle", CRMH, DRAC Lorraine, 2015.
VALLETTE Denis, "Repères urbains, architecturaux et paysagers à Verdun", dépliant réalisé à l'initiative de la Maison de l'Architecture de Lorraine, 2014.
Réalisée entre 1963 et 1965 à partir des plans de l'architecte Jean-Louis Fayeton, l’église Sainte-Jeanne-d’Arc à Verdun marque l'aboutissement de la construction de la Cité Verte, un quartier de logements collectifs réalisé entre 1957 et 1962. Pour ce projet d’une grande expressivité plastique et constructive, J.-L. Fayeton met en œuvre des formes audacieuses permises par l'emploi généralisé du béton armé laissé à l’état brut de décoffrage.
Label Patrimoine du XXème siècleReconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Association diocésaine
- Jean-Louis FAYETON Architecte
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