L’église Saint-Remy est construite à l’emplacement de l’ancienne église datée de 1853 et détruite en octobre 1944 par des chasseurs bombardiers alliés.
Le projet est initialement confié à l'architecte Jules Criqui, mais son décès brutal en avril 1951 oblige la Coopérative de reconstruction des églises et édifices sinistrés de Meurthe-et-Moselle, mandatée par la commune de Baccarat comme maître d'ouvrage délégué, à faire appel à un autre architecte. C'est sur les conseils de Pierre Dalloz, alors architecte-conseil au Ministère de la reconstruction et de l'urbanisme, que Nicolas Kazis, jeune architecte d'origine grecque et ancien élève d'Auguste Perret, est désigné pour mener à bien la reconstruction de l'église, assisté de M. Lacquenaire, architecte local.
Pour la réalisation des verrières de la nef et des chapelles, l'architecte s'entoure de peintres et de sculpteurs appartenant au groupe « Témoignage » –Claude Idoux, Denise Chesnay, Albert Lenormand et Paul Keynard–, tandis que l'exécution est assurée par la cristallerie de Baccarat qui expérimente pour ce projet une palette élargie de couleurs. Les travaux débutent en 1954 et s'achèvent trois ans plus tard. L'église est consacrée et ouverte au culte le 13 octobre 1957. Depuis 2013, l'église Saint-Remy est classée au titre des Monuments historiques.
Érigée sur la rive gauche de la Meurthe, l'église Saint-Remy est construite sur deux niveaux : le niveau haut correspond à l'église proprement dite, le niveau bas à la crypte et aux salles de catéchisme. L'architecte opte pour un plan traditionnel en croix latine qui se compose d'un vaisseau central et deux collatéraux.
L'édifice est réalisé à partir d'une structure en béton armé, dont les piliers de section trapézoïdale soutiennent la charpente tridimensionnelle en bois à caissons triangulaires et losangés. La figure du triangle équilatéral, symbole de la Sainte-Trinité, est ainsi déclinée à toutes les échelles.
Les murs extérieurs sont constitués de claustras préfabriqués en ciment armé garnis de dalles pleines et ajourées. Pour les vitraux hauts de la nef, les artistes adoptent des motifs abstraits illustrant la Genèse. Ceux fermant l'abside représentent un arc-en-ciel de couleurs, symbolisant l'alliance entre le ciel et la terre. Les vitraux placés de part et d'autre du chœur représentent les douze apôtres. Enfin, le labyrinthe dessiné au sol et aux murs évoque le chemin du calvaire.
RINUY Paul-Louis, LEMAITRE Pascal, Patrimoine sacré. XXe et XXIe siècle, éd. du patrimoine, 2014, pp.118-119.
Saint-Remy de Baccarat, brochure sur l'histoire de l'église réalisée par l'association Saint-Remy de Baccarat (disponible à la paroisse lors des visites guidées, et à la librairie Schilt, rue Adrien Michaut à Baccarat).
« L'église Saint-Remy de Baccarat : un mariage de béton et de cristal », extrait de la brochure accompagnant l'exposition 1945-1975 en Meurthe-et-Moselle : Églises en quête de modernité, Service d'architecture et du patrimoine de Meurthe-et-Moselle/Archives modernes d'architecture lorraine, Villa Majorelle, 2012.
http://www.lieux-insolites.fr/meurtmos/baccarat/baccarat.htm
http://www.dailymotion.com/video/xw9bn7_visite-de-l-eglise-st-remy-de-baccarat-par-nicolas-kazis_tv
Construite entre 1954 et 1957 par l'architecte Nicolas Kazis, l'église Saint-Remy de Baccarat est l'un des édifices majeurs de la Seconde Reconstruction en Lorraine. Pour ce projet, l'architecte emploie la technique du claustra, chère à son maître Auguste Perret, associant les qualités constructives du béton à la luminosité du cristal de Baccarat.
Classé au titre des Monuments historiquesReconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Commune de Baccarat
- Coopérative de reconstruction des églises et édifices sinistrés de Meurthe-et-Moselle
- Nicolas KAZIS Architecte
- Groupe « Témoignage » (Peintres et sculpteurs)
Découvrez nos articles liés à cette réalisation