Envisagée dès les années 1930, la construction d’un mémorial consacré à la Grande Guerre est retardée par le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le projet est relancé en 1959 par l’association « Ceux de Verdun » ; il est confié au Comité national du souvenir de Verdun, présidé par Maurice Genevoix.
Le 15 juin 1961, trois anciens combattants choisissent le site, au coeur de l'ancien champ de bataille. Il s’agit de l'emplacement de l’ancienne gare de Fleury-devant-Douaumont, village seize fois pris, repris et perdu durant l’été 1916. Une souscription nationale est lancée et en juin 1963 a lieu la pose de la première pierre.
Le projet, reconnu d’utilité publique en 1962, est d'abord mené par l’architecte Charles Legrand, lui-même « ancien de Verdun ». Si c’est à lui que l’on doit la conception de l’édifice, son décès dans un accident de voiture en avril 1964 conduit à la nomination de Marcel Bidault pour achever le chantier. Le mémorial est inauguré le 17 septembre 1967 par le ministre des anciens combattants Henri Duvillard.
En 2012, dans la perspective des célébrations du centenaire de la bataille, un concours est lancé pour le réaménagement complet des lieux. L’agence bordelaise d'Olivier Brochet, Emmanuel Lajus et Christine Pueyo est choisie. Cette équipe est l'auteur d'espaces muséographiques prestigieux comme ceux du Musée Fabre de Montpellier et des Musées de l'Orangerie et de l'Homme à Paris. Les travaux sont achevés comme prévu en 2016.
« Le bâtiment à construire, aux lignes simples et sobres, sera en harmonie avec la sévérité du haut lieu sur lequel il sera édifié ». Cette citation de L’Almanach du combattant dit bien en quelques mots l’esprit du bâtiment conçu par Charles Legrand.
En bordure de la route reliant Verdun à l’ossuaire et au fort de Douaumont, l’édifice originel reprenait les codes architecturaux de l’architecture classique et monumentale des années 1930. Compact et symétrique, entièrement revêtu de pierre de taille, il se composait de simples parallélépipèdes aux arêtes vives. Son toit-terrasse accentuait cette rigueur géométrique. Seuls quelques blocs au bossage irrégulier venaient rompre les surfaces lisses des murs. Cette masse de pierre ocre se démarquait avec force de son contexte vallonné et boisé.
L’intervention de l’agence Brochet-Lajus-Pueyo respecte au mieux le bâtiment initial et entretient un dialogue plus riche encore avec le contexte. La surélévation de verre aux menuiseries d’un noir profond se pose sur le mémorial avec finesse et légèreté. Le clair et l’obscur, l’opaque et le transparent se complètent. La nouvelle entrée publique est déportée dans un niveau de soubassement lié au parking. À l’intérieur, la pierre, le béton brut, le bois, le métal et le verre sont associés pour mettre davantage en valeur, par leur franchise, les objets présentés. Dans les parties supérieures, le blanc domine, le paysage est plus présent et, depuis le balcon est, l’ossuaire de Douaumont apparaît.
Plusieurs sites internet permettent de découvrir le projet :
http://www.archdaily.com/786774/verdun-memorial-museum-brochet-lajus-pueyo-plus-le-conte-noirot
Situé dans la zone d'influence du fort et de l'ossuaire de Douaumont, le Mémorial de Verdun ne pouvait qu'adopter des formes architecturales puissantes pour commémorer les morts de la Grande Guerre. Pour cela, les architectes des années 1960 ont repris les principes classicisants de leurs prédécesseurs des années 1930. Une agence bordelaise vient aujourd'hui compléter l'édifice par une surélévation et un réaménagement intérieur de grande qualité. La réalisation de cette construction métallique a été récompensée par l'obtention du trophée Eiffel dans la catégorie "Apprendre".
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
XXIe siècle (2000-...)
- Comité national du souvenir de Verdun
- Charles LEGRAND Architecte
- Marcel BIDAULT Architecte
- Brochet-Lajus-Pueyo Agence d'architecture
- Let's Grow (Paysagiste)
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