Situé au nord de la vallée de la Moselotte, le village de la Bresse est détruit à 80% lors du second conflit mondial. L'église Saint-Laurent, construite au milieu du XVIIIe siècle et agrandie au XIXe siècle, est partiellement détruite en 1944.
Au sortir de la guerre, le chanoine Laurent, membre de la Commission d'Art sacré du diocèse de Saint-Dié, fait appel à l'architecte Emile Deschler pour la restauration de la charpente de l'église, tandis que le maître-verrier Gabriel Loire se voit attribuer la commande de vingt-huit nouvelles verrières, exécutées en dalles de verre entre 1952 et 1956. Durant cette période, ce dernier conçoit également, en étroite collaboration avec le sculpteur Lambert-Rucki, l’essentiel des pièces de mobilier et des éléments de décor (chemin de croix, statues de Saint-Joseph et de la Vierge, garnitures d'autels, etc.).
Depuis 2014, la totalité des verrières de l'église Saint-Laurent sont labellisées "Patrimoine du XXe siècle", comme celles des églises de Cheniménil, Docelles, Dompaire, Oëlleville, Girmont et Dounoux, également conçues par Gabriel Loire.
A l'instar de nombreuses églises vosgiennes construites au XVIIIe siècle, l'église Saint-Laurent présente un chœur d'inspiration gothique avec des voûtes nervurées et des arcs en tiers point, ouvrant sur une nef rectangulaire couverte d'un plafond plat, sans bas-côté ni chapelle latérale. Si les aspects extérieur et intérieur de l'ancien édifice sont conservés dans le projet d'Emile Deschler, il prévoit néanmoins un plafond en staff simulant des lambris disposés en chevrons.
Afin de tempérer la lumière excessive rendue par la blancheur des murs extérieurs et de concentrer l'attention vers le sanctuaire, Gabriel Loire conçoit, à l'emplacement des douze anciennes ouvertures en plein cintre de la nef, de larges verrières qui s'apparentent à de véritables panneaux muraux. Comme à Cluny, le programme iconographique de ces verrières, défini par Gabriel Loire en collaboration avec le chanoine Laurent, suit le principe d'association d'un apôtre et d'un prophète. Les trois vitraux du chœur représentent (de gauche à droite) Saint-Laurent, patron de la paroisse, la Crucifixion et l'Assomption, tandis que l'histoire bressaude est évoquée dans les verrières de la tribune, du tympan et des vestibules.
Les vingt-huit verrières de l'église sont exécutées en dalles de verre contenues dans de larges réserves de ciment. Le recours à cette technique, novatrice pour l'époque, participe à la monumentalisation de l'ensemble, considéré comme l'une des réalisations les plus abouties de G. Loire dans les Vosges.
QUANTIN Stéphanie, " La Bresse. 1952-1956 ", Gabriel Loire (1904-1996), dossier d'inscription des verrières de Gabriel Loire, CRMH, DRAC Lorraine (Metz), 2013.
L'église Saint-Laurent de la Bresse (ses vitraux), publication de la paroisse Saint-Laurent.
HENRY Jean-Yves, « La Seconde Reconstruction dans l’est des Vosges », In Situ [En ligne], 21 | 2013, mis en ligne le 17 juillet 2013, https://insitu.revues.org/10443
Service régional de l'Inventaire de Lorraine, dossier " La Bresse "
http://www.labresse.fr/patrimoine.html
Endommagée en 1944, l'église Saint-Laurent de La Bresse est reconstruite sur son site d'origine et conserve une volumétrie et des dispositifs intérieurs traditionnels, tempérés par la mise en oeuvre soignée de Gabriel Loire qui réalise vingt-huit nouvelles verrières pour la nef et le choeur. Exécuté en dalles de verre, cet ensemble, considéré comme l'une des réalisations les plus abouties de l'atelier Loire dans les Vosges, associe des motifs bibliques et des figures profanes, conçus dans un souci de modernité plastique et constructive.
Label Patrimoine du XXème siècleEdifice antérieur à 1918, remanié
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Commune de La Bresse
- Émile DESCHLER Architecte
- Gabriel LOIRE (Maître-verrier)
- Jean LAMBERT-RUCKI (Peintre et sculpteur)
- André LAURENT (Chanoine)
