Situés à proximité du noyeau ancien de Folschviller, les deux premiers puits miniers sont foncés en 1909 par une société franco-allemande. Des infiltrations d’eau massives et la faillite de l'entreprise empêchent la poursuite des travaux après 1911. En 1929, deux nouveaux puits sont foncés par la compagnie des mines de Saint-Avold. Isolés sur les hauteurs à proximité du château de Fürst, ils bénéficient d'un meilleur rendement géologique. L’exploitation de la nouvelle mine est interrompue par la guerre et ce n’est qu’en 1948 que les travaux (dont la construction de la tour d’extraction) sont achevés. Au final, la mine n'est pleinement exploitée que de 1949 à 1979, date de sa fermeture.
La reconnaissance du patrimoine industriel initiée dans les années 1980 s'est accompagnée de campagnes de repérage in situ ; la tour d’extraction de Folschviller fut identifiée dès la première campagne, datée de 1990. Jugée rare et représentative de l’industrie minière, elle est alors inscrite au titre des Monuments historiques. Cependant, cette mesure de sauvegarde n’ayant malheureusement concerné que des éléments isolés, la majorité des bâtiments du carreau a été démantelée au bénéfice d’une zone industrielle.
Parallèlement, la commune de Folschviller, comme beaucoup d’autres dans le bassin houiller, a connu une forte expansion et d’importantes mutations au XXe siècle, liées à l’industrie minière.
Le carreau de mine de Folschviller s’organisait selon un axe de symétrie se prolongeant vers la cité. Implantés à l’avant du site, les bureaux du siège sont mis en valeur par une entrée monumentale encadrée de deux piliers et par un square, encore visibles de nos jours. Les deux puits, ainsi que les bâtiments d’extraction et de stockage, se répartissaient de chaque côté de cet axe jusqu’aux voies ferrées, à l’arrière du site.
Aujourd’hui, seules la tour d’extraction du puits n°1 et une partie du bâtiment des recettes ont été conservées. La première se différencie des chevalements plus courants par la stricte verticalité de sa structure répondant aux forces qui agissent sur elle (tension des câbles, poids). La forme de « tour-marteau » est donnée par le positionnement de la salle des machines et de l’espace occupé par la poulie à son sommet. Haute de 48,5 m, cette tour chevauchait un puits profond de 907 m. Actuellement clôturé, le bâtiment est en attente de réhabilitation.
Bien que le carreau de la mine de Folschviller ait été en grande partie rasé, son histoire est encore perceptible à travers l’architecture et les formes urbaines des cités voisines. Celles-ci rappellent plusieurs périodes, depuis les premiers habitats ouvriers de 1909, jusqu'aux immeubles de la seconde Reconstruction, en passant par les maisons ouvrières de l’Entre-deux-guerres. La commune compte ainsi de nombreuses typologies domestiques : des variantes du type « chalet », jumelé ou en bandes, des petits collectifs et immeubles.
BUCHHEIT Chip, DELUZE Jean-Marc & LUPP Peter Michael, Histoire de chevalements dans le Bassin Houiller Sarro-lorrain, Petite Rosselle : Musée du bassin houiller lorrain, 1999.
Cette singulière tour d'extraction est l'un des rares vestiges du carreau de la mine de charbon de Folschviller. Sa forme caractéristique de marteau est une alternative au modèle traditionnellement construit. Seul exemple mosellan de ce type, l'ouvrage a bénéficié d'une mesure de protection dès 1992. Folschviller est également un exemple typique de commune rurale qui, sous l'ère industrielle du charbon, a connu une expansion démographique et une forte urbanisation par la multiplication des cités.
Inscrit au titre des Monuments historiquesReconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Compagnie des mines de Saint-Avold
- Barbier-Bernard-Turenne (Paris) (Entreprise spécialisée dans les éclairages)