Au sortir de la guerre, Forbach connaît un accroissement démographique important avec l'arrivée de nombreux mineurs venant travailler pour les Houillères du Bassin de Lorraine. Pour faire face aux besoins grandissants de la population forbachoise, de nouvelles églises sont construites dans les années 1950 au cœur de nouveaux quartiers situés dans des zones urbaines périphériques, tel que celui de Marienau.
En l'absence d'un lieu de culte adapté, les célébrations sont organisées dans un baraquement provisoire en bois. Le projet de la nouvelle église est impulsé par l’abbé Adolphe Jacobs, en étroite collaboration avec les membres de l’Association de la Construction de l’église catholique de Marienau créée en 1951 et présidée par Monsieur Wack, adjoint au maire de Forbach. L’architecte parisien André Le Donné, élève d’Auguste Perret, se voit attribuer le projet de la nouvelle église qui s’insère, dès les premières esquisses datées de 1953, dans un plan carré. La pose de la première pierre a lieu le 19 décembre 1954, en présence de Monseigneur Jean Joseph Heintz, Evêque de Metz.
Les travaux débutent en 1955 et sont achevés, pour le gros œuvre, en 1956. Le presbytère et le clocher sont édifiés plus tardivement, respectivement en 1959 et 1961.
Adossée à la colline du Kobenberg, l'église Notre-Dame du Rosaire est implantée le long d'une voie reliant deux secteurs urbanisés composant le quartier résidentiel de Marienau. En retrait de la voie, sur les hauteurs d'un talus enherbé, son volume sobre et étiré s'intègre au modelé du terrain. Sa présence est signalée par l'imposante stature de son campanile, composé de modules en béton armé préfabriqués de forme tripodique.
Pour ce projet, André le Donné met en pratique les préceptes d'économie et de simplicité véhiculés à l'époque par la Commission d'Art sacré. Le volume principal de l'église est construit selon un plan carré de 22 mètres de côté, jouxté au Sud par un volume parallélépipédique accueillant le presbytère et les annexes. L'horizontalité dominant cet ensemble s'exprime dans le choix d'une couverture de faible pente dont la ligne d'égout est soulignée par de larges débords de toiture. Sa légèreté atténue l'aspect massif des murs de moellons appareillés, auxquels le nombre restreint d'ouvertures confère un caractère monolithique. Formant également linteaux, les chaînages horizontaux en béton renforcent la dominante ainsi décrite, que contrebalance la verticalité du campanile
A l'intérieur de la nef, une structure "poteau-poutre" en béton armé soutient l'impressionnant lanterneau central dont la présence est marquée à ces angles par quatre piliers carrés. Les teintes pastelles de ses vitraux contrastent avec les couleurs vives de ceux aux motifs abstraits éclairant les bas-côtés, réalisés en dalles de verre par le maître verrier Jacques Michel.
PHILIPP A., HELWIG J.-M., Notre-Dame du Rosaire. Marienau. Une église d'André Le Donné, Sarreguemines, 2006, 70 p..
L'église Notre-Dame du Rosaire, œuvre de l'architecte André Le Donné, associe le béton et le grès rose dans une écriture architecturale caractéristique de la modernité, telle qu'elle s'est développée en Moselle au sortir du second conflit mondial. Construite sur la base d'un plan carré et couverte d'une toiture à quatre pans de faible pente, elle se distingue par sa volumétrie sobre surmontée d'un lanterneau. Son campanile, composé de modules en béton armé, contraste par sa forme résolument moderne.
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
- Association de la Construction de l’église catholique de Marienau
- Commune de Forbach
- André LE DONNÉ Architecte
- Jacques MICHEL (Maître verrier)
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