Consacrée en 1954, l'église Saint-Léopold remplace l’ancienne église paroissiale située rue du faubourg de Nancy, endommagée durant la Seconde Guerre mondiale. Le 11 mars 1945, l’histoire de l’église Saint-Léopold connaît un véritable tournant avec l’arrivée d’un nouveau curé, l’abbé Etienne Aubry (1911-1978), qui définit, avec le soutien de l'architecte lunévillois Paul Jacquot, les principaux contours du projet dans un souci de modernité plastique et constructive.
La reconstruction de l'église est tout d'abord envisagée suivant les principes traditionnels du " sur place " et " à l’identique ". C'est finalement un projet d'une toute autre nature qui voit le jour : la création ex nihilo d’un nouveau lieu de culte sur un terrain enclavé au cœur du faubourg dit " La Barollière ", un quartier insalubre jadis occupé par des casernes militaires.
Les travaux, débutés en 1953, sont réalisés par les paroissiens, à l'exception du gros œuvre confié à l'entreprise Grignon-Colas. Cette église a ainsi été construite " dans la pauvreté et grâce à l’amour généreux ", comme le souligne Monseigneur Lallier lors de la consécration de l’église le 18 décembre 1954.
Depuis 2013, l'édifice est inscrit au titre des Monuments historiques. Cette protection a permis de mettre en lumière la double valeur de représentativité de cette église, comme édifice témoin d’une période enthousiaste de l’histoire de l’architecture religieuse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et comme objet singulier dans le paysage architectural de l’ancienne résidence des ducs de Lorraine.
De ses premières esquisses, l’abbé Aubry conserve le principe traditionnel d’un plan rectangulaire à vaisseau unique orienté ouest-est, auquel s’ajoutent un baptistère circulaire et une sacristie. La nef unique, d’une superficie de 720 mètres carrés, est surmontée d’une voûte parabolique et précédée d’un porche. La technique de la voûte employée pour l'église s'inspire du système constructif expérimenté par Eugène Freyssinet dès 1923 pour les voûtes des hangars à avions réalisés à Orly par l’entreprise de construction Limousin, et reprises en 1928 pour la construction des halles centrales Boulingrin de Reims.
La courbe de la toiture est contrebalancée par un campanile installé au nord de l’église, et composé de trois piliers porteurs en béton de vingt-cinq mètres de haut soutenant un escalier à vis. Une impressionnante verrière aux formes abstraites vient animer la façade d’entrée composée de parpaings en ciment laissés apparents.
À l’intérieur de l’église, qui prend l’allure d’une véritable grange, l’effet saisissant tient moins à la proportion de l’ensemble qu’à la verrière de la façade d'entrée réalisée par le maître-verrier Jean Barillet à partir d'une esquisse élaborée par le curé lui-même. Non figuratif, il représente un Christ de résurrection en filigrane, dominant la complexité du monde. Réalisées en 1957, les verrières aux motifs abstraits de la nef se composent de seize groupes de deux baies de trois mètres de haut sur un mètre de large.
PIERRON Lucile, " L'église Saint-Léopold de Lunéville (Meurthe-et-Moselle). Une aventure singulière et collective ", Le Point Riche, bulletin de l'Association " Les amis de Louis Mazetier et de l'art sacré du XXe siècle ", sous la direction de Solange Vernois, 2015, pp.15-30.
SELLA Joël, sous la présidence de Monseigneur Jean-paul JAEGER, 1954-1994, Les quarante ans de l'Eglise Saint-Léopold de Lunéville, 1994, Lunéville, 32 p..
TRONQUART Martine, Le patrimoine religieux de Lunéville, Metz, éd. Serpenoise, 1993.
http://www.tourisme-meurtheetmoselle.fr/fr/fugue,art-et-patrimoine/eglise-st-leopold,742000043
http://www.luneville.fr/tourisme/monuments/eglise-saint-leopold/
Face à l’état sanitaire inquiétant de l’église Saint-Léopold au sortir de la guerre, l’abbé Étienne Aubry s’engage, dès son arrivée à Lunéville en 1945, dans l’édification d’un nouveau lieu de culte conçu dans un souci de modernité plastique et constructive. En véritable " curé bâtisseur ", il participe au chantier et signe une grande partie du programme décoratif et iconographique, en association avec des artistes de renom tels que le maître-verrier Jean Barillet.
Inscrit au titre des Monuments historiques
Reconstruction et Trente Glorieuses (1945-1975)
Dernier quart du XXe siècle (1975-2000)
- Commune de Lunéville
- Étienne AUBRY Prêtre bâtisseur
- Paul JACQUOT Architecte
- Jean BARILLET (Maître-verrier)
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