L'histoire du collège de Blénod-lès-Pont-à-Mousson est celle de la reconstruction d'un édifice sur lui-même. Le programme du concours prévoyait en effet, sur le même site, la construction d’un nouveau bâtiment suivie de la démolition du collège existant (composé de préfabriqués métalliques produits par l'entreprise Fillod). Le tout devait s’accomplir sans interruption de l’activité scolaire.
Les architectes Alain Cartignies et Marie-José Canonica se sont refusé à construire sur le terrain de sports situé en fond de parcelle, ce qui aurait éloigné l'édifice de la rue et l'aurait privé de sa présence institutionnelle dans la ville. Ils ont eu l’idée ingénieuse de bâtir le nouveau collège dans les espaces résiduels autour des préfabriqués destinés à la destruction. Ce processus a inversé les vides et les pleins, le neuf et l'ancien. Aujourd'hui, l’empreinte des anciens bâtiments est toujours lisible dans la composition des patios.
Le collège est construit en bois. Ce matériau s'est imposé, car il génère peu de nuisances, il est rapide à mettre en oeuvre et il s'inscrit dans une démarche de développement durable. L'édifice a d'ailleurs été récompensé par le Prix Trophée Cité Bois en 2006. Au final, les principes et techniques des Trente Glorieuses et de l'architecture contemporaine se sont succédés en un même lieu, sans encombre.
Le programme prévoit, dans un édifice de plus de 8 000 mètres carrés, des salles de classes et d'activités pour 700 élèves, ainsi qu'un amphithéâtre, des ateliers, un centre de documentation, une demi-pension et des logements de fonction. Le nouveau collège exploite toute la surface de la parcelle, autour des anciens préfabriqués métalliques, aujourd'hui démolis, qui ont laissé place à des patios.
La structure bois permet de construire à un mètre des parois de l'ancien collège. Suivant une trame porteuse de 7,20 mètres, les poteaux, composés de quatre éléments porteurs, viennent soutenir les triples poutres sans aucun support de liaison, les éléments porteurs verticaux (poteaux) et horizontaux (poutres) s'enserrant mutuellement. Cette technique ancienne de moisage a été repensée et réinventée en fonction des contraintes particulières du projet. Ce choix constructif détermine également la composition rigoureuse des façades sur rue qui affirme le caractère institutionnel de l'édifice.
Le bâtiment répond aux normes Haute Qualité Environnementale (HQE). Les essences de bois choisies sont naturellement durables : du pin douglas et du mélèze. Les espaces intérieurs sont en grande partie éclairés naturellement grâce à de larges baies vitrées. Une attention particulière a été portée au confort des usagers, notamment en termes thermique et acoustique.
Plusieurs articles de presse spécialisée traitent de l'édifice :
"Détails : porteurs bois", AMC n°149, février 2005.
"Un nouveau collège, tout en bois", Le Moniteur, 27 janvier 2006.
"Construire dans les vides d'un bâtiment existant", Séquences Bois, n°61, juillet 2006.
HOYET Nadia, "Ancrage local : le collège Vincent Van Gogh à Blénod-lès-Pont-à-Mousson", Ecologik, n°1, février 2008.
"Reconstruction du collège Vincent Van Gogh", Séquences Bois, Vingt ans d'architecture et de projets marquants, n°100, juin-juillet 2014.
Le collège Vincent Van Gogh de Blénod-lès-Pont-à-Mousson, réalisé par l'agence Cartignies & Canonica, se distingue par ses techniques innovantes de mise en oeuvre du bois. Son histoire révèle aussi un processus de conception singulier, ayant consisté à insérer le nouveau bâtiment dans les vides entourant l'ancien collège, lequel a pu être maintenu en fonctionnement durant les travaux.
XXIe siècle (2000-...)
- Conseil général de Meurthe-et-Moselle
- Cartignies-Canonica Agence d'architecture
- Anglade Structure Bois (Bureau d'études bois)
